Webinaire: Les cercles de qualité interprofessionnels améliorent la médication dans les maisons de retraite et de soins

Avec leur étude à grande échelle "Opportunities and Limitations of Describing in Nursing Homes", les deux scientifiques ont examiné la situation dans les EMS de Suisse romande en matière de médication. Les données recueillies leur ont permis de définir des interventions ciblées et d'élaborer un programme de recommandations dans l'optique d'un travail interprofessionnel entre soignants, médecins et pharmaciens. L'accompagnement pharmacologique par des pharmaciens, qui existe déjà dans certains EMS de Suisse romande, en fait partie.

Les expert·e·s

  • Dr. Anne Niquille et Damien Cateau, Université de Lausanne
  • Prof. Dr. med Omar Kherad, Université de Genève 
  • Oliver Strehle (fmc), Moderateur

Obstacles dans la pratique

Les soignants ont toutefois signalé de nombreux obstacles. Ils manquent souvent de temps. De plus, l'état de santé et les capacités cognitives de nombreux résidents sont affectés. Le travail interprofessionnel n'est pas non plus uniquement positif : plus le nombre de personnes impliquées est élevé, plus le travail et la communication sont compliqués. De nombreux résidents ne veulent/peuvent même pas participer à l'attribution des médicaments. Pourtant, tous les spécialistes affirment que ce facteur fait partie de toute approche de solution : les personnes concernées doivent être entendues et impliquées activement.

Trop de médicaments à risque

L'étude des chercheurs lausannois constate que les personnes en institution recevaient en moyenne 7,3 médicaments par jour. Environ un tiers de ces médicaments n'étaient pas appropriés. La pratique actuelle des médecins en matière de prescription constitue un problème majeur. Parmi les pilules à risque, on trouve surtout les benzodiazépines, c'est-à-dire les tranquillisants et les somnifères. Ils sont souvent prescrits inutilement. Leur efficacité serait souvent contre-productive. Leur dosage doit être adapté très lentement et, si possible, arrêté (supprimé) par petites étapes. Les chercheurs ont rapporté une expérience avec une patiente à qui l'on a donné (avec son accord) des placebos isolés dans la boîte hebdomadaire, puis de plus en plus au fil du temps. L'essai a réussi.

Soutien du pharmacologue

La collaboration entre le médecin et le pharmacien est un facteur de qualité important, constate l'étude. Même si le facteur temps freine ici aussi : les pharmaciens pourraient contribuer à modifier le comportement de prescription grâce à leurs connaissances spécialisées. C'est difficile, mais possible. Les médecins doivent être sensibilisés et soutenus dans cette démarche. D'un autre côté, il n'est pas non plus facile de ne plus prescrire de benzodiazépines à un patient qui en reçoit depuis des années.

Des benchmarks d'une grande importance

Les scientifiques affirment qu'il est indispensable d'établir des critères de référence pour modifier le comportement des médecins. Seule la comparabilité (p. ex. avant-après) peut conduire au succès. Enfin, les chercheurs ont également souligné que le travail des pharmaciens devait être rémunéré. Dans certains cantons, il existe déjà des formes de financement pour l'accompagnement pharmacologique (VD, VS, JU). La Suisse alémanique, en revanche, est à la traîne.

Tout le monde veut du changement, mais pas chez soi

Le professeur genevois Omar Kherad de l'Université de Genève a fait l'éloge du travail de Lausanne lors du webinaire. "Nous avons besoin de telles plates-formes pour pouvoir remettre en question notre travail médical", a-t-il déclaré en faisant référence au "projet Old-NH". "Nous connaissons tous les problèmes dans la pratique de prescription des médicaments". Il y a beaucoup trop de prescriptions. Les obstacles à l'amélioration sont importants, mais l'intégration de différents groupes professionnels permettrait de réaliser de grandes améliorations dans ce domaine, a déclaré Kherad. Il a présenté les travaux du Swiss Medical Forum de 2019 dans le canton de Genève sur ce thème. Quelque 700 médecins et 250 000 patients y ont participé. Le résultat équivaut à une "petite révolution culturelle" chez les acteurs. On a d'abord défini des indicateurs de qualité et des points de repère. Dans le cadre d'un audit, on voulait ensuite savoir comment les individus agissaient. Selon Kherad, quatre facteurs sont au cœur d'une telle transformation : le transfert de connaissances, une pratique réfléchie, l'apprentissage assisté ainsi que la culture de l'interprofessionnalité. "Moins, c'est plus", a constaté Kherad. A l'instar de ses collègues lausannois, il s'est montré optimiste quant à l'évolution positive de la situation dans les hôpitaux et les structures ambulatoires, à condition que les acteurs soient suffisamment soutenus.

Tonspur auf Deutsch

Aufzeichnung auf Französisch 

Publications et liens mentionnés dans les exposés

Informations et stratégies pour réduire la prescription de benzodiazépines

Publikationsliste zum NFP74 Forschungsprojekt “Opportunities and limits of deprescribing for older people in nursing homes (OLD-NH)

Le Forum suisse des soins intégrés (fmc) remercie les expert·e·s pour leurs précieuses contributions.

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